Le « petit train des Flandres » est né à la fin du XIXe siècle, il a réalisé son premier parcours en 1894. Il a été créé pour désenclaver le secteur mais attention, il ne devait pas concurrencer les grandes lignes.
Il faisait plusieurs allers-retours par jour, transportait des voyageurs comme des marchandises, et s’arrêtait dans les gares des villages situés le long de la ligne.
Épine dorsale pour le commerce de proximité et le transport des matières agricoles, il a cessé ses trajets en 1954.
Le petit train des Flandres comportait quatres lignes :
- Hazebrouck-Bergues-Hondschoote, 43Km.
- Hondschoote-Bray Dunes, 18Km.
- Herzeele-Saint-Momelin, 33Km.
- Bollezeele-Bergues, 19Km.
Les gares de jonctions où les correspondances étaient assurées:
- Gare d’Hazebrouck avec les lignes Arras-Dunkerque et Lille-Dunkerque.
- Gare de Bergues avec la ligne Arras-Dunkerque.
- Gare d’Hondschoote avec la ligne de Bray-Dunes.
- Gare d’Herzeele avec la ligne Esquelbecq, Bollezeele et Saint-Momelin.
Ligne de Hazebrouck à Bergues et Hondschoote
Portion de voie de la Compagnie des chemins de fer des Flandres subsistant à Bergues.
La ligne Hazebrouck - Hondschoote et son embranchement Rexpoëde - Bergues (Porte de Cassel) fut ouverte le 8 septembre 1894, et la section terminale (Porte de Cassel) à la Gare, qui nécessitait un passage à travers l'enceinte fortifiée et de laborieuses négociations avec l'autorité militaire, ne fut mise en service que le 1er juillet 1897.
Exploitée à l'origine par la compagnie des Chemins de fer des Flandres (CFF), elle est intégrée en 1919 au réseau de la Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local (CGVFIL).
Le dépôt de la ligne est implanté à Hondeghem avec la gare, la ligne dispose également d'une remise pour les locomotives en gare d'Hondschoote.
La section Rexpoëde - Bergues fut fermée le ,
la ligne Hazebrouck - Hondschoote fut fermée le .
Ligne de Hondschoote à Bray-Dunes
Cette ligne fut ouverte le 29 août 1903, la concession est attribuée à M. Mathieu Michon (entrepreneur de bâtiments et travaux publics parisien), en 1919, l'exploitation est assurée par la Société générale des chemins de fer économiques (SE) jusqu'en 1929.
La ligne Hondschoote à Bray-Dunes fut fermée en 1929.
Ligne de Herzeele à Saint-Momelin
Surnommée Den Erpeltraing (train à patates), elle fut exploitée par les chemins de fer économiques, réseau du Nord, l’ouverture de la première portion Herzeele-Esquelbecq eut lieu le 20 juin 1910,
la seconde portion Esquelbecq-Saint-Momelin, en octobre 1912.
La ligne était en fait intitulée «D'Herzeele à Saint Omer», on projetait donc de la prolonger de quelques kilomètres dans le Pas de Calais pour rejoindre la gare de Saint Omer mais le Conseil Général du Pas de Calais refusant de participer financièrement pour la partie de voie à créer sur le Pas de Calais, le projet de liaison jusqu'à Saint Omer fut donc abandonné.
La ligne Herzeele-Bollezeele-Saint-Momelin fut fermée en 1951.
Ligne de Bergues à Bollezeele
Exploitée par les chemins de fer économiques, réseau du Nord, cette ligne fut ouverte le 03 août 1914.
La gare de Bollezeele était donc un noeud ferroviaire important puisque c'est là que les deux branches, Herzeele-Saint-Momelin et Bergues-Bollezeele, du petit train des Flandres se rejoignaient.
Elle possédait une citerne de 100 m3 pour fournir les locomotives à vapeur.
La ligne possédait un parc de 6 locomotives et l'on avait construit des constructions assez vastes, pour permettre le remisage, l'entretien et les grosses réparations du matériel roulant.
La ligne Bergues-Bollezeele fut fermée en 1951.
Le petit train des Flandres
Le petit train des Flandres servait au transport de voyageurs qui étaient nombreux les jours de marché, (à l'époque, chaque fermière faisait un ou deux marchés hebdomadaires).
Il servait également au transport de marchandises, le transport des betteraves vers la sucrerie de Saint Martin au Laert ou la distillerie de Steene, avait une importance considérable, il existait aussi une raffinerie de sel à Wormhout, trois poteries à Lederzeele et une tuileries à Saint- Momelin-Nieurlet.
Le réseau fut doté, dans un premier temps, de cinq locomotives à vapeur construites par Corpet-Louvet en 1890-1891, type 031T de 16 tonnes,
- Les n°31 à 34 (numéros d'usine 523 à 525 et 528), transférées en 1894 depuis la Ligne d'Aire-sur-la-Lys à Berck-Plage, où elles étaient considérées comme insuffisamment puissantes. La n°34 repartit aussitôt sur le réseau de l'Oise, en échange de la n°01 qui vint sur le réseau des Flandres .
- La n°36 (numéro d'usine 530), mutée en 1912 également de la Ligne d'Aire-sur-la-Lys à Berck-Plage.
Locomotive Corpet-Louvet
Locomotive N°32
Locomotive N°36
Les engins diesel des chemins de fer des Flandres furent construits par les Ateliers des Voies Ferrées d’Intérêt Local (VFIL) à Lumbres (Pas-de-Calais) en 1935 les 2 autorails à bogies N° 401et 402 équipés de moteur Berliet de 115 CV, mis en service en 1936, puis les 2 locotracteurs N° 351 et 352 , type C à bielles, équipés de moteur Willème de 180 CV, livrés en 1951.
Autorail N° 402
L’autorail disposait de 48 places assises et 20 places debout et pouvait rouler à 70 Km/h.
Locotracteur N°352
Le locotracteur était capable de remorquer une charge de 130 t à 15 km/h sur une rampe de 15 mm/m.
A la fermeture du réseau des Flandres, l’automotrice N° 402 et les 2 locotracteurs N° 351 et 352 furent vendus à la Compagnie des Chemins de fer Economiques SE.
Ils ont été restaurés par l’association CFBS "Chemin de Fer de la Baie de Somme" et assurent la traction des trains touristiques de la baie de Somme.
Conçu pour le service de ligne, le 351 est surtout utilisé entre St Valery et Cayeux, pendant les mois d'été. L'engin assure également les dédoublements de trains réguliers en période de forte affluence et peut remplacer en cas de besoin une locomotive à vapeur défaillante.
L’autorail N° 401 quant à lui fut ferraillé.
La ligne a conservé toutes ses gares, aujourd’hui transformées en habitations.